Sommaire
- L’Architecture Organique et les enjeux de notre époque
- Isabelle VAL DE FLOR, architecte
- Lire – Télécharger l’article original
- L’analyse des cycles de vie des matériaux environnementaux et synthétiques
- Jean-Luc THOMAS, architecte
- La modernité de l’Architecture Organique
- Pieter VAN DER REE, architecte
Edito
La ville traditionnelle s’est développée au fil du temps par adaptations successives, telle un grand organisme vivant jamais terminé ; spontanée, intelligente, libre, elle a épousé son site, son climat, ses matériaux ; elle est organique ; ses habitants sont ses véritables acteurs. Il fait si bon vivre dans tous ces villages et ces quartiers de ville de par le monde !
L’architecture organique en est l’équivalent à l’échelle d’un nouveau bâtiment : même processus évolutif, partie intégrante de son contexte, accord avec ses habitants.
Deux tendances non organiques ignorent aujourd’hui ce processus naturel : celle du pastiche de la tradition rurale ou des styles historiques, et celle des parallélépipèdes blanchis, nouveau style moderniste d’une pseudo économie rationaliste, souvent primé dans les concours d’architecture.
Bruno Zevi, dans son « langage moderne de l’architecture », entendait par moderne la chance d’une approche plus organique, ouverte, non préconçue et l’affranchissement des modèles passéistes. Au classicisme préconçu il opposait l’anti-classicisme : une véritable mise en demeure !
L’approche anti-classique est environnementale et humaine ; ses visages sont divers, expressifs ; elle préserve intactes les conditions de notre vie planétaire ; économe des énergies de production et d’extraction des matériaux de construction naturels, toujours disponibles, et de celles de notre protection des conditions climatiques extrêmes, elle rejoint l’abri primordial.
Architectures et villes organiques assurent, par bon sens ancestral, la santé physique et mentale de leurs habitants. Nous avons besoin de cette richesse culturelle pour nous identifier avec fierté à notre cadre de vie.
L’architecture organique est et sera incontournable.
Il nous faut encore des exemples concrets comme preuves et points de repère de son existence et de sa nécessité pour tous, architectes, habitants et bâtisseurs.
Dominique BEAUX
Architecte , enseignant à l’Ecole d’Architecture de Montpellier
