L’influence de l’architecture sur le corps, l’âme et l’esprit
« We shape our buildings and afterwards they shape us »
Sir Winston Churchill
« Nous donnons forme à nos bâtiments et ensuite ils nous façonnent »
Introduction
L’espace vital de l’homme s’est transformé de manière accélérée durant les derniers siècles. Nous vivons de plus en plus dans un environnement façonné de manière artificielle par l’homme lui-même, dans les bâtiments et les moyens de transport, avec les objets usuels et la technique. La Nature, notre environnement vital initial, est de plus en plus poussée à l’arrière plan.
Il est étonnant que ce fait ne déclenche guère de questions sur les conséquences concernant notre vie extérieure et intérieure. Tacitement, il est supposé que notre développement corporel, psychique et spirituel se déroule plus ou moins indépendamment de notre environnement. S’il existe une conscience de l’influence de l’environnement sur notre bien-être, celle-ci se limite presque exclusivement au plan matériel. Entre-temps il s’est avéré, sans équivoque, que les matériaux de construction et les installations de climatisation pouvaient effectivement avoir une influence néfaste sur notre santé. Durant ces dernières décennies, en pionniers, les spécialistes en biologie de l’habitat ont fait un précieux travail de recherche dans ce domaine, travail qui reçoit petit à petit et fort heureusement l’approbation du public. Dès que la question de l’influence de l’architecture et de la technique dépasse le plan matériel, comme par exemple avec les phénomènes de radiation, cette influence est immédiatement contestée. Outre cette influence matérielle, personne sans doute ne niera que la forme et la couleur ont une certaine valeur. Toutefois ces domaines sont entièrement considérés comme subjectifs, et ne concerneraient, de ce fait, que le goût personnel.
Ainsi notre conception de l’architecture est basée sur une bipartition singulière : d’un côté nous supposons que les matériaux de construction et les techniques utilisées dans le bâtiment ont une influence objective et, d’autre part, que la forme déclenche seulement des sentiments subjectifs qui n’ont pas d’autres influences ou de signification.