L’influence de l’architecture sur l’âme et l’esprit
Lors de mes animations en atelier, je rencontre souvent cette relation étroite entre l’architecture, la forme et le bien-être. Ainsi au printemps une participante raconta que, chaque fois qu’elle pénétrait dans l’université, toute son énergie s’en allait. Lorsqu’elle eut dessiné le bâtiment, elle se rendit compte que c’était la forme même de ce bâtiment qui, chaque fois qu’elle y entrait, lui donnait mal à l’âme. J’eus un cas similaire avec une jeune femme qui me fit part que, quelques années auparavant, elle avait interrompu ses études à l’école des Beaux Arts parce qu’elle ne supportait pas le bâtiment.
Bien évidemment, il s’agit là d’expériences tout à fait personnelles. Mais elles montrent aussi sans équivoque combien l’architecture peut agir très profondément dans la vie de certaines personnes. Bien entendu ceci n’est pas seulement vrai dans le sens négatif, cela peut aussi l’être dans le cas d’influences positives. Il y a des exemples où des personnes me racontaient comment elles sentaient l’influence guérissante d’une maison, ou encore comment elles se sentaient inspirées par certains bâtiments.
Des exemples, où plusieurs personnes vivent les mêmes expériences, montrent qu’il ne s’agit pas seulement de sentiments subjectifs. Lors d’un atelier sur la construction d’écoles, tout un groupe de jardinières d’enfants s’est plaint de leur nouvelle salle de groupe. La salle était de forme simple, elle présentait des baies vitrées sur trois de ses côtés, ainsi qu’un toit en appentis, de faible pente. Cette forme d’espace désespérait les jardinières car, dans cette salle, les enfants étaient très attirés par l’extérieur. Il n’y avait pas assez « d’enveloppe », aussi n’arrivaient-ils pas à jouer calmement. Pleines d’énergie, les jardinières arrivèrent en urgence à compenser ce manque par des rideaux et de petites maisons de jeu.
Heureusement il y a aussi des exemples positifs dans ce domaine. Quelques années auparavant je me trouvais dans un quartier ancien, à Fresno, en Californie. L’architecte avait essayé de « soutenir » l’enseignement en travaillant sur la forme des salles de classe et sur l’incidence de la lumière. Aux États-Unis, il y a régulièrement des tests et des appréciations concernant les performances des élèves. Il s’est avéré que, depuis qu’ils étaient dans les nouveaux bâtiments, les résultats des élèves présentaient une amélioration régulière et forte. Bien entendu ces résultats n’étaient pas dus uniquement à l’architecture, d’autres facteurs encore y jouaient un rôle. Néanmoins cette coïncidence – de l’utilisation du nouveau bâtiment et de l’amélioration des performances scolaires – montrait, sans aucun doute, le rôle important que jouait le nouveau bâtiment.