Cahier n°12 – Architecture hongroise, l’appel de l’âme

Sommaire

  • Voyage au coeur de la Hongrie
    • Mia BOUTEMY
  • Interviews avec Imre
    • Imre MAKOVECZ, architecte
  • Projets d’architectes hongrois : Sándor Dévény, Dezsö Ekler, Ferenc Salamin

Edito

Le GIEC situe le point de non retour des menaces climatiques à 7 ans : le climat ne sera plus prévisible, mais surtout les violences des conséquences sociales des désordres seront imparables.

Jusqu’à aujourd’hui, en dépit de l’inestimable bonne volonté de bien des gens, nous n’arrivons pas à atteindre une échelle et une cohérence suffisantes.
Les villes et leurs transports sont coupables des trois-quart des désastres ; à l’évidence, l’objectif le plus urgent est d’arrêter cette situation et de la réparer. Mais… on ne sait pas réellement de quelle façon s’y prendre donc on ne commence rien…

Pourtant, nous en bavardons beaucoup et paisiblement mais subitement, la presse va nous effarer et, dans la panique, nous allons exiger des autorités qu’elles agissent sans aucun délai.
Elles le feront alors sans réflexion organisée calmement au préalable et, pire, elles vont simplement confier le pouvoir à la technologie et aux finances, déjà responsables de la pagaille où nous nous agitons. Ils vont aussitôt militariser encore plus nos paysages au lieu de laisser les comportements changer.

Je continue de croire que c’est à l’humanisme de tout gérer, de n’appeler la technologie que comme servante et de ne jamais la laisser libre d’artificialiser nos comportements.

Ceci implique l’abandon de la prise de décision «rationnelle» et l’adoption de «l’incrémentale» basée sur le respect de l’humanité et de sa planète. «On apprend à marcher en marchant»…

Ainsi, préparons d’urgence autant et aussi vite que possible des « quartiers soutenables » car au moins, nous apprendrons rapidement « comment il ne faut pas faire » puis nous nous améliorerons pas à pas et nous multiplierons nos actions.

Et pour garantir l’humanisme du paysage bâti, il n’y a qu’un moyen : bannir ce «modernisme  tardif» et pratiquer «l’organique».

Et nous aurons besoin d’une centaine de Makowecz.

Lucien KROLL
Architecte