Sommaire
- A propos des énergies des formes
- Jacques FAMERY
- Un béton dynamique est devenu possible
- Markus SIEBER
- Le tempérage
- Pauline DENIS-CHANDRE et Tankred SCHOLL, architectes d’intérieur
Edito
Le corps humain que nous connaissons est le résultat temporaire d’une longue évolution du vivant depuis son apparition sur la planète Terre.
Cette Terre en est probablement la matrice, matricée elle-même par l’Univers.
Du Cosmos jusqu’à la moindre parcelle de vie sur Terre, nous sommes le résultat d’une considérable somme de “connu“ et surtout “d’inconnu“. Il est aisé de concevoir que nos consciences sont portées par le résultat de l’interaction absolue entre matière, énergies et par d’autres facteurs plus “obscurs“ pour l’instant et dont nous n’imaginons pas toute l’ampleur.
La curiosité ancestrale, l’observation et l’analyse par les sages, puis, aujourd’hui, l’exploration scientifique nous ont permis de découvrir et de construire progressivement une idée de ce qu’est l’univers et le monde.
Outre le fait que cette conception du monde est probablement différente pour chacun d’entre nous, mais rattachée à des valeurs communes “connues“ dans un système de repères physiques identifiables et tangibles, matière – énergie – (forme– distance – vitesse – temps) – on peut envisager que notre univers, physique, formel, énergétique, ne soit qu’un aspect restreint et limité d’un système beaucoup plus large, plus ouvert et plus Global.
Système “global“ au-delà du physique, puissance “énergétique“ active malgré nous qui nous a forgés et dont les repères sont autrement évanescents.
Cela pourrait prendre la forme de l’équation suivante : Système global = (Monde connu X constante de découverte) + (Systèmes inconnus actifs X Infini) Il n’est évidemment pas question de tolérer intellectuellement tout et n’importe quoi sous ce prétexte, mais il n’est pas nécessaire de reproduire le procès Pythagoricien du dérangeant concept de l’irrationnel. Il n’y a plus de secret, au contraire, il est question de réussir à se connecter subtilement avec ce que nous définirions comme “l’irrationnel“.
Si nous sommes le fruit d’un système ouvert, nous pouvons admettre que tout ce qui est vivant est construit à la fois par ce qui est connu et par ce qui est inconnu.
Cela nous constitue, nous a construit sous forme humaine et de fait, nous pouvons si nous le voulons, nous mettre à résonner avec. Cela veut dire qu’en acceptant l’existence d’un système ou d’une énergie pour lesquels nous n’avons aucun repère et dont aucun repère physique ne peut être établi à priori, nous “vibrons avec“.
Au travers de cela, nous pouvons apprendre à nous connaître, voire même à nous reconnaître, sous un aspect différent, plus large et plus ouvert.
Tout dépend de notre attitude par rapport à la matière, aux formes et à l’énergie.
Sans Newton et sa pomme, nous n’imaginerions pas ce que représente la force d’attraction entre les masses qui définissent la matière. Mais connaissons-nous vraiment la matière et les effets subtils qu’elle émane et peut exercer sur nous ?
Une forme aussi, exerce naturellement une action sur nous ; il suffit de voir l’effet de la mode quelle qu’elle soit sur le consommateur. De façon plus subtile, la forme des corps humains exerce sur nous une attraction qui tient du magique, au-delà du formel, ce magique même qui fascina la culture antique au travers de la sculpture jusqu’à nos jours.
La forme joue avec la limite entre deux états, l’énergie de la forme est immanente à la forme et la dépasse ; ressentis harmonieux devant une œuvre d’art, qui vont au-delà de l’évaluation subjective du beau.
Certaines formes, par leur aspect et leurs dimensions émanent une énergie qu’une attention dans une pratique de ressenti sensible permet de capter.
Le rapport au nombre d’or est connu depuis des millénaires pour être la transposition d’une loi d’harmonie fondamentale exprimée par la nature et exprimant la Nature. Nous ne la voyons pas, mais nous en percevons l’énergie de façon plus ou moins flagrante selon que l’on en est averti et sensible.
Il y a dans le “rapport doré“ toute l’expression de l’action de transformation, à la fois spatiale et temporelle, qui caractérise la présence d’une énergie favorable à la Vie.
Une fois ce point de repère reconnu, il nous devient possible de mieux recevoir l’expression des forces de vie qui nous entourent, de même, il devient possible de s’harmoniser consciemment et volontairement avec ces forces de vie.
Dans cette partie de l’histoire, la coupe du Graal est très probablement… vide, c’est là tout son secret et toute sa richesse qui nous montrent que pour pouvoir recevoir nous devons “faire toute la place“.
Jean-Luc THOMAS
Architecte